2022, l'année d'Euzhan Palcy
2022, l'année d'Euzhan Palcy
Au mois de juin 2022, la cinéaste et réalisatrice martiniquaise, Euzhan Palcy, reçoit la médaille d’honneur de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques.
Le prix des « 100 femmes de culture » lui est décerné le 17 octobre dernier, à Paris, lors de la 4e édition cette manifestation. Et le 19 novembre prochain, c’est à Hollywood, la ville emblématique du cinéma, qu’un Oscar d’honneur viendra couronner son talent.
L’année 2022 aura donc été pour E. Palcy, une année charnière, durant laquelle elle reçoit toute la reconnaissance de ses pairs. Il est incontestable que ses réalisations « Rue Cases-Nègres », et « Une saison blanche et sèche » resteront dans l’histoire et la mémoire collective comme des contributions à la diffusion de la culture antillaise ; des ambassadeurs de la communauté noire. Ses films jouent un rôle déterminant dans la transmission du patrimoine.
Le fonds iconographique saisit l’opportunité de ces distinctions pour sélectionner d’autres moments importants de son parcours : sa venue à la Bibliothèque Schœlcher en 2004, sa présence à l’Atrium aux côtés de Christiane Taubira et de Madeleine de Grandmaison, son déplacement au ministère des Outre-mer en 2014, pour y être une fois de plus médaillée…
2022, une belle année de moisson de récompenses pour Euzhan Palcy !
Le camp de Balata
Avant 1880 :
Le camp de Balata est une implantation militaire servant à l’oxygénation des troupes, en particulier, celles de Fort-de-France, ville très humide où le climat n’était pas sain.
1880-1900
Construction du bâtiment en plusieurs étapes
1900-1940
Les unités qui y font séjour, poursuivent leur entraînement au tir et aux autres activités militaires.
1940-1943
Par l’arrêté n° 1035 du 13 septembre 1940, signé par l’Amiral Robert, alors gouverneur de la Martinique et représentant le gouvernement de Vichy, le camp de Balata est désigné comme « spécialement affecté à l’internement des individus dangereux pour la défense et la sécurité publique ». Les opposants au régime de Vichy y sont donc internés à partir de novembre 1940.
La « dissidence » s’organise alors en Martinique : départ, dans un premier temps, vers la zone alliée que représentent les îles anglaises voisines de Sainte-Lucie et de la Dominique pour gagner ensuite la zone libre.
Puis, sur place, la « dissidence » crée un Comité de libération » dont les principaux acteurs sont rapidement arrêtés et emprisonnés au Camp de Balata (M. Emmanuel Rimbaud), au Fort Desaix (Mrs. Lucien Cognet, Auguste Réjon).
Le camp militaire de Balata a joué un rôle particulier durant la "Révolution nationale" en Martinique, sous le régime de l'amiral Robert. Conjointement avec le fort Desaix et les cales des navires en rade de Fort-de-France (notamment l'Emile Bertin), il a servi de camp d'internement pour ceux qui n'avaient pas fait acte d'allégeance à Vichy. Les conditions de détention étaient particulièrement dures et il n'était pas rare qu'un prisonnier y passât plus d'une journée sans boire ni manger.
Le camp militaire de Balata a joué un rôle particulier durant la "Révolution nationale" en Martinique, sous le régime de l'amiral Robert. Conjointement avec le fort Desaix et les cales des navires en rade de Fort-de-France (notamment l'Emile Bertin), il a servi de camp d'internement pour ceux qui n'avaient pas fait acte d'allégeance à Vichy. Les conditions de détention étaient particulièrement dures et il n'était pas rare qu'un prisonnier y passât plus d'une journée sans boire ni manger.
Dirigé à partir de janvier 1943 par le commandant Tourtet, récemment arrivé de Guyane et personnellement hostile à l'idéologie fascinante de Vichy, le camp de Balata donna le signal de la dissidence militaire le 29 juin 1943, ce qui sonna le glas du "temps Robert".
A Fort de France, une certaine agitation est organisée en juin 1943 pour préparer l’anniversaire de « l’Appel du 18 juin 1940 » du général de Gaulle. La foule se rassemble sur la place de la Savane, pour une minute de silence.
Puis le 24 juin, l’Amiral Robert envoie la troupe pour disperser une manifestation de partisans du général de Gaulle.
C’est alors que le commandant Tourtet rallie les éléments militaires stationnés au camp de Balata et menace de descendre à Fort-de-France.
Le 29 juin un détachement est envoyé par l’Amiral Robert pour empêcher Tourtet de rejoindre la ville par la route de Balata, mais il est pris à partie par la population et se disperse en désordre.
L'amiral, face à la rébellion de la totalité de l'armée de terre, progressivement ralliée à Tourtet, dut se réfugier sur l'Emile Bertin et demander l'envoi d'un représentant du Comité français de Libération nationale. Ce fut Henri Hoppenot, qui arriva en Martinique le 14 juillet suivant. Le drapeau français orné de la croix de Lorraine qui avait flotté à l'entrée du camp de Balata du 29 juin au 14 juillet fut déposé dans le petit musée spécialement créé par le Comité martiniquais de la Libération, lors de son auto-dissolution le 23 juillet 1943.
La Martinique est alors administrée par la France Libre.
1961
Régiment mixte des Antilles-Guyane du Service Militaire Adapté est créé en décembre 1961. Il comprend un groupement par département.
Le groupement de Martinique est installé au camp de Balata, où arrivent les premiers cadres chargés de donner une formation militaire et professionnelle aux jeunes antillais pendant leur service militaire.
1976
Le camp de Balata abritera le Service Militaire Adapté de Martinique jusqu’en 1976, date à laquelle le 1er régiment du Service Militaire Adapté sera installé dans le casernement moderne du quartier Brière de l’Isle à Gondeau.
Sources :
Bibliothèque Schœlcher/Fonds Iconographique : Cartes postales et photographies
Madras : les hommes, les faits, les chiffres…Ed. André Exbrayat, 1996
Dictionnaire encyclopédique des Antilles et de la Guyane. Ed. Désormeaux, 1992
Le camp de Balata : Support de communication du commandement supérieur des forces armées aux Antilles. (Coll. Privée A. Francil)
Le camp de Balata : Support de communication du commandement supérieur des forces armées aux Antilles. (Coll. Privée A. Francil)