PIERRE-HENRI PICQ
De formation de sculpteur ornemaniste, homme de l’art même s’il n’a pas été élève des Beaux-Arts. Il rencontre sa chance sous le Second Empire, période pendant laquelle sont entrepris de grands travaux d’urbanisme. C’est ainsi qu’il est associé à la construction de l’Eglise Saint-Ambroise (Paris) puis à celle de plusieurs groupes scolaires parisiens.
En 1872 il adhère officiellement à la Société Impériale et Centrale des architectes. De 1861 à 1869 il participe au concours de l’exposition des Beaux-Arts et à celui de l’exposition universelle qui le proclament Inspecteur au Service de l’architecture du Palais du Champ de Mars.
Sous la 3ème République les monuments à vocation culturelle se multiplient et H. PICQ se distingue en signant son premier projet avec la construction de l’Ecole des filles et de la salle d’asile E. Blanc. Il est promu au rang d’officier d’Académie.
1885 est son année faste. Il signe les plans d’une bibliothèque-Musée pour Fort-de-France, Martinique, où il a quelques attaches : sa femme, Lucie Brière de l’Isle, en est originaire. De plus il se trouve que son beau-père, lié à la famille Perrinon, entretient des liens avec les milieux républicains et abolitionnistes de Martinique et de Paris. Enfin, il semble que des liens affectueux l’aient lié à Victor Schœlcher lui-même.A cette même période H. PICQ concourt pour l’édification du Pavillon du Chili, dont la ressemblance avec la Bibliothèque Schœlcher est indéniable.
Il réalise le Pavillon des Industries du Gaz et celui de l’exposition de la Société Française des Secours aux Blessés.
Il demeurera sept ans en Martinique.
En 1891 il propose les plans de la Cathédrale de Fort-de-France, inaugurée en 1895.
De 1893 à 1897 il reconstruit l’église du François en matériaux traditionnels, laisse trace dans Fort-de-France encore où il construitle dôme du magasin « Petit Printemps » à l’architecture métallique si caractéristique.
Après son retour à Paris, en 1898, il décède en 1911 à l’âge de 68 ans.
De PICQ on retiendra particulièrement son éclectisme. Dans une période où l’architecture se révolte contre l’esprit des Beaux-Arts il se fait, le porte-parole d’un mouvement pour une architecture moderne, originale, adaptée au milieu par l’emploi de nouveaux matériaux. La Martinique et la Bibliothèque Schœlcher en seront la représentation même : défendre la prééminence de l’art européen, porteur de valeurs essentielles, aux Colonies, monde de la nature, monde sauvage, au nom de l’idéal universaliste de la 3ème République.