PROCRÉATION

Article numérique

Paul-François LEROLLE

Edité par Encyclopædia Universalis - 2009

Le terme procréation est souvent réservé à notre espèce, comme s'il était plus digne que celui de reproduction, qu'on utilise plutôt pour les animaux. En fait la plupart des animaux, et tous les mammifères, si nous prenons ce terme dans son sens littéral, ne se reproduisent pas mais procréent, puisque les descendants qu'ils conçoivent sont tous différents entre eux et qu'ils diffèrent aussi de leurs géniteurs.Cette originalité est la conséquence de loteries biologiques successives dans l'héritage chromosomique, loteries qu'il faut rappeler succinctement : la méiose, qui produit des cellules sexuelles mâles ou femelles (gamètes) qui se sont diversifiées en séparant au hasard les paires de chromosomes homologues ; la mutation, qui introduit du variant accidentel dans l'hérédité ; la séduction, qui apparie un individu avec tel autre du sexe opposé ; la fécondation, qui permet à un gamète mâle (spermatozoïde) porteur de singularité biologique de fusionner avec un gamète femelle (ovule) lui aussi singulier. Ces événements à base génétique sont modulés par les caractéristiques, toujours uniques, de l'environnement, autour du génome (facteurs épigénétiques), autour de l'organisme (facteurs écologiques) et autour de la personne (facteurs culturels). C'est pourquoi la procréation sait produire du nouveau, et il semble que cela soit sa raison d'être !Il y a bien longtemps que les hommes ont compris la liaison entre l'accouplement et la naissance : il leur suffisait d'observer le comportement des animaux domestiques et le délai constant qui sépare, dans chaque espèce, le coït de la mise bas. Il n'empêche que la chaîne des événements physiologiques qui va de la formation des gamètes à la fécondation, puis à la naissance, était restée obscure jusqu'à la fin du XIXesiècle.Pourtant, avant même d'avoir compris les grandes lignes de la procréation, on s'essayait à en maîtriser le cours, soit en prétendant agir sur le sexe ou la qualité du bébé, soit en supprimant la grossesse après une fécondation non souhaitée. Même si des progrès remarquables autorisent notre compréhension des mécanismes de la procréation, et notre intervention pour la maîtriser, il reste beaucoup à apprendre à toutes les étapes de ce processus. Comme dans les autres domaines des sciences du vivant, la plus grande partie des recherches actuelles sur la procréation se déroulent, au niveau moléculaire, par la caractérisation des gènes contrôlant chaque fonction et des gènes mutés induisant des pathologies. Mais des propositions de plus en plus efficaces sont apparues au niveau médical pour limiter le nombre d'enfants (contraception), ou l'augmenter dans les cas d'infécondité (Assistance médicale à la procréation : A.M.P.), ou encore éviter la naissance d'enfants anormaux (diagnostic prénatal et avortement médical). Il est important aussi de souligner les progrès récents et remarquables dans l'assistance aux femmes enceintes, l'obstétrique et la périnatologie, grâce auxquels la plupart des conceptions ayant dépassé leur premier trimestre conduisent à la procréation d'un enfant viable. Rappelons en effet que la mortalité infantile était de l'ordre de 30 p. 100 dans l'Europe du XVIIIe siècle. Toutefois la procréation humaine n'a pas bénéficié seulement de l'art médical ou, plus récemment, de la recherche scientifique : il est indéniable que les avancées sociales (alimentation des mères, qualité de l'eau, hygiène, repos...) et l'encadrement législatif (cf. naissance - Grossesse) ont influencé le succès de la procréation au moins autant que les progrès médico-techniques.

Consulter en ligne

Suggestions

Du même auteur

HYSTÉROSCOPIE

Article numérique | UNIVERSALIS | Paul-François LEROLLE | Universalis Edu | 2017

Grâce à des améliorations techniques récentes, une exploration gynécologique qui était tombée en désuétude, l'hystéroscopie redevient exploitable de façon correcte.Il existe divers procédés, mais le principe général est l'étude de...

LEUCORRHÉES

Article numérique | UNIVERSALIS | Paul-François LEROLLE | Universalis Edu | 2017

On nomme leucorrhées des écoulements normaux ou anormaux perçus à l'extrémité inférieure du vagin et qui ne contiennent pas de sang.Les leucorrhées physiologiques sont constituées de la glaire cervicale « blanc d'œuf », ...

HYSTÉROGRAPHIE

Article numérique | UNIVERSALIS | Paul-François LEROLLE | Universalis Edu | 2017

Étude radiologique de la cavité utérine (et aussi des trompes, ce qui réalise l'hystérosalpingographie) au moyen d'une substance radio-opaque injectée par l'orifice du col utérin avec une canule reliée à une seringue dont le pisto...

KYSTES OVARIENS

Article numérique | UNIVERSALIS | Paul-François LEROLLE | Universalis Edu | 2017

Tumeurs normalement bénignes, des kystes peuvent se développer aux dépens de l'ovaire (ou des deux ovaires).Il faut distinguer les kystes fonctionnels et les kystes organiques. Les premiers disparaissent le plus souvent spontanéme...

HYSTÉROSCOPIE

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

Grâce à des améliorations techniques récentes, une exploration gynécologique qui était tombée en désuétude, l'hystéroscopie redevient exploitable de façon correcte.Il existe divers procédés, mais le principe général est l'étude de...



PLACENTA PRAEVIA

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

Au cours de la grossesse, le placenta s'insère normalement sur le fond utérin et l'une des faces du corps utérin. Le placenta praevia est un placenta inséré trop bas, sur le segment inférieur de l'utérus, au moins en partie, si bi...



KYSTES OVARIENS

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

Tumeurs normalement bénignes, des kystes peuvent se développer aux dépens de l'ovaire (ou des deux ovaires).Il faut distinguer les kystes fonctionnels et les kystes organiques. Les premiers disparaissent le plus souvent spontanéme...



HÉMATOME RÉTROPLACENTAIRE

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

Le terme le mieux adapté de l'hématome rétroplacentaire est probablement celui d'apoplexie utéroplacentaire, qui le distingue des hémorragies rétroplacentaires, rares, attribuées à des traumatismes ou encore à une endométrite.Il f...



RÈGLES ou MENSTRUATION

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

Élimination cyclique de la muqueuse utérine chez la femme (et chez certains Primates), de la puberté à la ménopause, en l'absence de fécondation, les règles (ou menstruation) durent normalement de trois à six jours, se produisent ...



COLPOSCOPIE, médecine

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

Au moyen d'une loupe binoculaire qui grossit de vingt à cinquante fois, selon les appareils et les optiques choisies, et à l'aide d'un éclairage incorporé puissant, la colposcopie est l'étude visuelle de la morphologie du col utér...



FROTTIS GYNÉCOLOGIQUES

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

Le principe de l'examen en laboratoire de frottis gynécologiques réside dans le fait que les lésions tumorales des voies génitales basses de la femme desquament et que leurs cellules anormales peuvent être recueillies lors d'un pr...



ÉCHOGRAPHIE

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

L'utilisation des ultra-sons dans le domaine médical comme méthode diagnostique constitue l'échographie. Elle est actuellement bien au point en gynécologie et surtout en obstétrique. On l'utilise aussi pour l'étude des seins, du c...



LEUCORRHÉES

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

On nomme leucorrhées des écoulements normaux ou anormaux perçus à l'extrémité inférieure du vagin et qui ne contiennent pas de sang.Les leucorrhées physiologiques sont constituées de la glaire cervicale « blanc d'œuf », à laquelle...



HYSTÉROGRAPHIE

Article numérique | Paul-François LEROLLE | Encyclopædia Universalis | 2009

Étude radiologique de la cavité utérine (et aussi des trompes, ce qui réalise l'hystérosalpingographie) au moyen d'une substance radio-opaque injectée par l'orifice du col utérin avec une canule reliée à une seringue dont le pisto...



Chargement des enrichissements...