BIBLIOTHÈQUES
Article numérique
Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Dès l'apparition de l'écriture, on s'efforça dans toutes les civilisations de conserver certains documents écrits, soit dans des locaux particuliers, comme ce fut le cas dans les palais et les temples du Moyen-Orient où l'on ne distinguait pas, parmi les tablettes conservées, les documents d'archives et les textes littéraires, soit, comme en Chine, parmi les trésors des princes. Puis on apprit à mettre à part les livres dans des bibliothèques proprement dites. D'où la constitution de grandes collections rassemblées sur l'ordre de souverains ou de grands personnages désireux de lier symboliquement leur nom à ce que la culture de leur peuple avait de plus sacré et de le faire passer à la postérité. Ces bibliothèques apparaissent donc d'emblée comme des instruments de cumulation, mais aussi de sacralisation des savoirs. Elles sont les ancêtres des établissements de conservation chargés d'assurer la survie des patrimoines nationaux. Parallèlement, des communautés, le plus souvent religieuses à l'origine, se dotèrent de fonds destinés à favoriser les études. Puis, des initiatives se multiplièrent pour favoriser la diffusion de la culture livresque : tel fut le point de départ des bibliothèques de lecture publique. Enfin, la nécessité de suivre l'actualité favorisa l'apparition – souvent au sein des bibliothèques – de centres ou de systèmes destinés à fournir une documentation récente sur un type de sujet.Autant de changements qui se situaient encore dans la logique de ce que l'on pourrait appeler la « forme-livre ». Il en va tout autrement avec la révolution des communications et la diffusion électronique de l'information, qui obligent à repenser la conservation des documents, et par là même la notion de « bibliothèque ».