SARAH KOFMAN (1934-1994)
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Écrivain et philosophe, Sarah Kofman s'est donné la mort à Paris le 15 octobre 1994. Agrégée de philosophie, elle était professeur à l'université de Paris-I - Sorbonne, où elle enseignait depuis 1970. Le fait que coïncident, au jour près, sa disparition volontaire et le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Nietzsche n'est sans doute pas un simple hasard. Tout son itinéraire est en effet placé sous le signe d'un dialogue interminable avec ceux qu'elle appelait en riant “mes deux pères” : Nietzsche et Freud. Elle s'efforça sa VIe durant de les tenir “des deux mains et simultanément”, malgré leurs démarches difficilement conciliables. Elle ne cessa de les commenter de façon critique, non pas avec la distance froide des études académiques, mais avec cette passion rigoureuse qui les considérait comme des interlocuteurs vivants : “Je les transforme et ils me transforment”, disait-elle.Son premier livre (L'Enfance de l'art, 1970) est consacré aux problèmes posés par l'approche psychanalytique