Barre d'icones
HENRI GUÉDON
22 MAI 1944 - 12 FÉVRIER 2006
UN ARTISTE COSMOPOLITITE MULTIFACETTE
Musicien, artiste peintre, sculpteur, judoka, auteur et illustrateur de plusieurs ouvrages, Henri GUÉDON est « l’exemple accompli d’une démarche artistique plurielle ».
QUELQUES DATES CLÉS DE SON PARCOURS DE MUSICIEN
- En 1970, il crée le premier Big Band Jazz Caraïbes au sein duquel il joue du « boogaloo », mélange de soul, de rhythm and blues et de rythmes afro-cubain. Cette même année, il fait un voyage à New-York et enregistre avec les musiciens du label Fania.
-
- En 1972, il sort l’album Cosmo Zouk, avec une réunion de musiciens latino-antillais : Don Gonzalo Fernandez, Nicole et Jacky Bernard.
-
- En 1980, il invite sur la scène de l’Olympia les stars de la musique latine : Barry Rodgers, Alfredo de La Fé, Eddie Martinez, Johnny Rodriguez Jr, Nicky Marrero, Andy Gonzalez, Ray Romero, Mario Riviera.
-
- En 1982, il tente d’autres expériences en formant un groupe expérimental de percussions avec de prestigieux musiciens : Bill Summer, Scott Roberts, John Otis Jr. Lucas Van de Merjick. 2OO instruments afro-caraïbéens et afro-asiatiques, mêlés aux divers instruments classiques occidentaux composent l’instrumentorium.
-
- En 1983, il écrit l’Opéra Triangulaire, un oratorio-jazz avec un orchestre symphonique, son Big Band et des chœurs avec Philippe Langlais, directeur de l’orchestre du Havre.
-
- En 1984, il renoue avec le latin-Jazz avec des musiciens : Georges Lewis, Sam Burtis, Yel Jorgen, Enrique Firpe, Martin Verdonk, Joe Riviera et Eric Camés comme arrangeur. Il enregistre AFRO-TEMPLE avec Arturo Sandoval et un live au Zurich Jazz Festival.
-
- Entre 1984 et 1988 : Henri Guédon effectue deux grandes tournées internationales.
-
- En 1988 pour le Festival d’Avignon, il crée avec des musiciens de l’orchestre Provence Côte d’Azur et la chanteuse Carol Linpkin un poème symphonique en hommage à Aimé Césaire.
-
- En 1992, il crée la Marseillaise en trois continents pour et en collaboration avec la ville de Bagneux.
-
- En 1993, il crée Nomadisme Musical aux Caraïbes, avec la participation de l’ensemble instrumental « Parenthèses » et avec la chanteuse Yolanda Hernandez et le pianiste Georges Rabol.
-
- En 1995, après un an d’interruption, il remonte son Latin Jazz Band et prépare un nouvel album « Latin BE BOP » en hommage à Dizzy Gillespie.
-
- Le 15 octobre 2004 pour célébrer ses quarante ans de carrière il revient au-devant de la scène au New Morning.
-
- En 2005, il donne son dernier concert en Martinique au Domaine de Fonds Saint-Jacques.
Henri Guédon: un musicien
ILS ET ELLES ONT DIT DE LUI DE SON VIVANT !
« Afro Temple » d’Henri Guédon
" Afro temple » de Guédon, c’est le jazz solaire, aux couleurs d’un éternel été, bleu profond avec constance, mais non sans orages, bourrasques, éclairs intermittents. Le titre général renvoie, comme de coutume, à une plage où se célèbre une messe africaine selon le rite yoruba, où Guédon s’applique aux percussions variées (sur gopishang, tubular bell, tympany, guijada ou gong) (…) Dans cet album, c’est l’esprit du continent noir et l’esprit de l’Europe, mêlés, qui passent, portant les parfums des Antilles (…)"
Lucien Malson- Le Monde
"Henri Guédon : l’art de la juxtaposition. Tout art est le résultat d’assemblages. À l’image du corps humain qui reste le symbole de la réussite et de la perfection. Créateur, Henri Guédon est inspiré par ce principe de base, dont l’un des éléments moteurs reste le cœur. C’est avec le cœur qu’Henri Guédon réalise sa peinture, fruit de la juxtaposition de personnages, du collage et du regroupement de couleurs du monde. Il en va de même pour l’instrument qu’il pratique : les percussions, amalgame de tambours, réunions de congas, de cloches, associations de timpani, d’okonkolo et autres, tous choisis au gré des climats et des atmosphères musicales (…)"
Didier PENNEQUIN – Le quotidien du Médecin
"Et je crois que ce foisonnement de talents en un seul homme, méritait d’être encouragé par les siens, après trois décennies de création artistique. L’évolution pluridimensionnelle et multidirectionnelle de l’œuvre d’Henri Guédon est signe d’une infatigable énergie à communiquer sa foi dans l’avenir en s’enracinant dans ses origines samaritaines ; Ti-Emile, Ti-Raoul. Sa fougueuse créativité est rythmée par sa vigueur à tout embrasser. (…) On peut dire sans risque d’être démenti, qu’il opère dans un champ où s’allient la tradition et le modernisme avec une harmonie maitrisée."
Jeanne Montjoly – Conservateur du Musée de la Pugerie
"Henri Guédon est animé d’un désir de se surpasser qu’il magnifie dans l’art. La générosité de son âme s’exprime dans toutes ses œuvres. Par la dimension de sa création il participe au rayonnement des Antilles sur tous les continents. (…) Chez Henri Guédon, la peinture, la sculpture, la musique, fraternisent et composent harmonieusement dans un souffle dynamique propre à la vitalité de sa création. Il me semble déceler chez l’artiste une soif permanente d’embrasser l’art dans sa globalité, dans une sorte d’investissement de soi. En somme, sa force est de chanter avec sa peinture, et de donner de la couleur à sa musique."
Jean-Claude Duverger -Conseiller Général à la culture (Martinique)
"Les sentiments de la diaspora néo-africaine, avec ses désirs ardents et ses collages colorés, ses animaux fantastiques ou certaines de ses statues … sonores faites d’objets de récupération.
Sa grotte atelier d’Aubervilliers renferme ainsi des machines à écrire transformées en colibris bariolés. Des râteaux en bambou statufiés y côtoient des portraits aux corps cernés d’épais traits noirs et aux regards dramatiques. Des caméléons à longue langue y croisent des lézards frémissants, des chiens transformistes. Ces créatures de rêve voisinent paisiblement avec des étagères remplies de livres sur l’esclavage, de livres sur les musiques de la planète ou encore de romans de Stendhal ou de Maryse Condé."
Nicole-Lise Bernheim
"Avec Henri Guédon, on a toujours l’impression de feuilleter un passeport émis aux Caraïbes, mais dont chaque page serait tamponnée d’un visa pour l’Univers. (…) Depuis longtemps intéressé par la fusion des genres et des cultures, Henri Guédon a mené des recherches sur l’œuvre du musicologue Fernando Ortiz dont le travail considérable a montré de quelle manière la musique du littoral africain et précisément Yoruba, Nanigo, Lucimi etc…, a été transmise au continent américain et aux Caraïbes, par des compositeurs tels que Dissy Gillespie, Charly Parker, Mario Bauza, Machito y su Afro Cubans, Chano Pozo, Cachao, Coltrane, Miles Davis, Duke Ellington, etc. La rencontre de Philippe Langlet, Directeur de l’Orchestre d’Harmonie du Havre, qui se joint au Big Band d’Henri Guédon, est née d’une même volonté de créer une expression musicale ouverte liée aux traditions populaires."
Jacques Hesse -Chargé des cours d’Histoire du Jazz- Paris-Sorbonne, Paris IV (extraits d’une critique de l’Opéra Triangulaire)
"La musique en couleurs d’Henri Guédon a sacralisé la percussion dans les espaces rythmiques et son savoir puise aux sources les plus profondes des sonorités nègres. Guédon a délibérément choisi de faire parler le tambour. À l’image de Dizzy Gillespie qui avait marié jazz et rythmes afro, avec le génie de Chano Pozo le cubain, Henri Guédon est l’un des rares musiciens antillais ayant largement contribué à recoller musicalement les morceaux d’une histoire éclatée depuis le grand génocide en terre de sang, en terre d’esclaves. (…) Également peintre et sculpteur, la peinture n’est pas la face cachée d’Henri Guédon (…) Les dieux de la Musique l’accompagnent sur la toile et sur le papier. Certains dessins s’organisent en rythme et l’on ne peut discerner si les lignes apparaissent ou s’effacent, comme en musique où tout est mouvement, danse et dynamisme."
Gérard César – Directeur Artistique RFO
"Qu’est-ce donc ?
Guédon est un peu braque
Et se laisse emporter par ses élans
Il s’empare de ce qui lui tombe sous la main :
« Ti bois », pots de couleurs, papiers déchirés :
Une vraie folle
(…)
J’ignore ce que tu en penses
Quant à moi,
L’œuvre de Guédon me fait l’effet,
Non d’une pichenette,
Mais plutôt d’une forte claque"
Isabelle Gratiant