CANTATE
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Issu de cantare, qui signifie « chanter », le mot « cantate » est l'exact pendant du mot « sonate », issu de sonare. La définition de la cantate est donc « quelque chose qui se chante ». Semblable dénomination ne peut, tout au moins au début, recouvrir une forme très précise. Aussi les premières cantates ne sont-elles pratiquement que des airs, à une ou plusieurs voix, avec accompagnement d'instruments, sans autre caractéristique. Il y eut, du reste, des cantates bien avant que le terme fût utilisé. Les essais tentés au XVIe siècle dans le sens d'un mélange des voix et des instruments mènent directement à de véritables cantates. Lorsque, dès 1539, Luca Martini compose une œuvre pour le mariage d'Éléonore de Tolède avec Côme de Médicis, il écrit, sans qu'elle en porte le titre, une cantate de cour. Lorsque Monteverdi, un peu plus tard, compose des madrigaux concertants, il compose vraiment des cantates dramatiques. Le terme est tellement vague qu'il peut couvrir des œuvres totalement diverses avant le XVIIIe siècle, la cantate peut être destinée à la chambre, ou au concert, ou encore à l'église. On voit que le champ est singulièrement large. Quant au terme lui-même, il apparaît pour la première fois en 1620, dans le titre d'un recueil du compositeur vénitien Alessandro Grandi, Cantade e Arie a voce sola. En 1676, Giovanni Maria Bononcini intitule une de ses œuvres Cantata da camera. Le terme a enfin trouvé sa forme définitive, même s'il va continuer de recouvrir des compositions de caractères extrêmement différents.