MAXIMILIEN LUCE (1858-1941)
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
« Maximilien Luce. Un nouveau venu, un brutal et un loyal au talent fruste et musculeux. Dans des mansardes sans femmes, un ouvrier nu-torse se débarbouille, un autre trempe une croûte dans un bol. Les plus lépreux abords des fortifications, il les peint... » En prenant ces quelques notes à la troisième exposition de la Société des artistes indépendants, en 1887, Félix Fénéon définissait avec la justesse et la concision qui lui sont propres ce qui devait faire l'originalité de Luce. Ancien ouvrier graveur, celui-ci n'a cessé dans son œuvre d'affirmer vigoureusement ses conceptions socialisantes, mais c'est au moment où il travaille avec Seurat et où Fénéon le découvre que sa peinture devient particulièrement intéressante. Auparavant, son souci de réalisme « prolétarien » s'exprimait en teintes assourdies ou dans la manière un peu sèche d'un Raffaëlli. À partir de 1887, et pour quelques années, avant-garde politique et avant-garde artistique tentent de se rejoindre : Luce adopte la technique