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L'INCLUSION NUMÉRIQUE : E-INCLUSION
Face à une administration publique qui se dématérialise, les supports numériques (appareils et interfaces physiques et visuelles) doivent permettre à l'usager qui le souhaite de faire une démarche en ligne, qu'elle soit privé ou d'ordre professionnel. En 2018, reconnue comme cause majeure par le gouvernement, la lutte contre l'illectronisme (dont souffrent 33% de la population martiniquaise), a été prise en charge par le biais d'un programme qui vise à réduire voire même casser la fracture numérique en s'assurant d'équiper le territoire des meilleures technologies numériques, de favoriser l'accès pour tous aux ressources et applications numériques, de former la population, les jeunes comme les plus âgés, de fournir l'équipement en appareils TIC, afin que chacun puisse être à l'aise avec les supports électroniques et ainsi quitter l'illectronisme.
De quoi parle-t-on quand on parle de l'inclusion numérique ou la lutte contre l'illectronisme ? On parle de l'illectronisme dans le domaine de l'information électronique ou du numérique.
Une personne qui souffre d'illectronisme n'a pas les clés nécessaires à l'utilisation de ressources numériques. Quelle que soit la catégorie professionnelle et l'âge, tout le monde peut rencontrer des difficultés pour trouver une information sur internet, remplir un document administratif de ligne ou s'en sortir sur les réseaux sociaux. En approfondissant un peu, on constate que l’interface et l’ergonomie des pages numériques créées par les développeurs pourraient être plus adaptées aux nécessités du public de façon à respecter les règles de l’accessibilité. Ce serait possible grâce à l’intelligence artificielle comme elle se démontre avec les enceintes connectées « Alexa » et « Google Home qui feraient des aides formidables pour les personnes n’ayant pas la capacité ou la possibilité de lire et d’écrire sur un ordinateur ou un smartphone. En fin de compte, une personne souffrant d’illectronisme n’a pas les clés nécessaires à l’utilisation des ressources numériques .
En France, l’illectronisme touche 20 % des français ; en Martinique, la Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS) estime qu’il y a 33% des martiniquais qui ne savent pas ou très peu utiliser un ordinateur ou un smartphone.
Ne pas être à l’aise avec les outils du numérique représentent déjà le présent et surtout l’avenir.
Il ne suffit pas de dire que 33% des martiniquais sont « illectroniques » ; il faut aussi reconnaître que 1% ne savent pas utiliser un ordinateur, même s’ils ont l’équipement nécessaire.
Dans un livre blanc, le syndicat de la presse sociale met l’accent sur le design, le changement des pratiques des administrations et l’innovation technologique comme recours qui permettraient d’aider les personnes souffrant d’illectronisme.
« Stratégie nationale pour l’inclusion numérique » , c’est le nom de la politique mise en place par le gouvernement pour lutter contre l’illectronisme avec pour objectif de résorber le plus possible cet handicap. En mai 2020, Sénat constatait le besoin en formation au numérique. Mais, miser seulement sur la formation ne suffit pas. C’est pourquoi le syndicat de la presse a proposé de revoir la configuration des services au public, le changement des pratiques des administrations et l’innovation technologique.
Il faut retenir que la politique de lutte contre l’illectronisme ou inclusion numérique ou encore e-inclusion a également reposer sur deux outils : La MedNum ou médiation numérique (cf. une coopérative qui désigne les techniques qui permettent aux personnes de comprendre et de s’approprier le numérique, ses enjeux et ses usages (https://lamednum.coop/notre-cooperative/) et le Pass numérique qui fonctionne comme le chèque déjeuner.
Toujours dans cet objectif, il y a le « Plan France très haut débit » retenu par les autorités gouvernementales, savoir « la couverture [du territoire] en très haut débit à 100% d’ici 2022, dont 80% en fibre optique jusqu’à l’abonné (Ftth)». Et en février 2020, un nouvel objectif : la généralisation de la fibre optique jusqu’à l’abonné sur l’ensemble du territoire hexagonal, à l’horizon 2025. La période de confinement, laisse à voir des « inégalités entre les élèves et enseignants » et les jeunes, ‘les millenials’, y compris les étudiants manquent de compétences numériques » (Le Sénat). Ils rêvent à la construction d’une Education nationale 2.0 en rendant obligatoire la formation à l’utilisation des outils numériques pédagogiques pour l’ensemble des enseignants.
En France, l’Etat se dématérialise et la formation aux usages numériques est plutôt lente, même s’il est bon de savoir que des aidants numériques pourront intervenir auprès de ceux qui ont des difficultés d’usage du numérique et de même pour les travailleurs sociaux.
https://artsetmetiers.fr/fr/quest-ce-quun-fablab
https://artsetmetiers.fr/fr/quest-ce-quun-fablab
LES BIBLIOTHÈQUES AUJOURD’HUI
Une bibliothèque est un lieu de savoir et de culture, de travail et d’étude. C’est aussi parfois, depuis quelques années, un tiers lieu : un endroit convivial présentant une architecture et un design repensés, où on se retrouve comme c’était auparavant au café et au bar, avec de nouveaux services, à l’exemple d’une cafétéria, l’accueil d’un service social, une fablab, une grainothèque, des jeux vidéo, des projections de films ou même parfois la consultation en ligne du catalogue de la bibliothèque grâce à la numérisation. De nouvelles propositions qui permettent un renouvellement de l’offre de base à laquelle semble adhérer les usagers et le public.
Il est toutefois bon de se rappeler que les bibliothèques ont accusées le coup de la chute des inscriptions et de la fréquentation passant, entre 1997 et 2000, de 21% à 15% (Enquêtes des pratiques culturelles, 2018). Le téléchargement et la diffusion en streaming sur internet ayant réduit l’intérêt d’aller emprunter.
Entre 2020 et 2021, le monde a connu la crise COVID, le confinement, les mesures sanitaires. Face à la fermeture des bibliothèques et ensuite les ouvertures sous condition de port du masque et de pass sanitaire, les bibliothèques ont répondu par le « clique et collecte » (un service de réservation jusqu’alors uniquement commercial et adopté par les métiers du livre (librairies et bibliothèques), et ont investi dans le numérique, dans les portails et l’animation numérique. Toutefois, on peut constater que le Covid a éloigné des lieux culturels en général et les bibliothèques ne font pas exception.
Dans l'ensemble, les bibliothèques prennent des mesures pour continuer d’assumer le tiers lieu, leur rôle social, à savoir q'elles veulent gagner de nouveaux publics : reconquérir les jeunes et les catégories sociales éloignées et reconquérir les jeunes. Certaines s’engagent vers le quatrième lieu.
Le quatrième lieu, c'est une bibliothèque qui met au coeur la règle d'apprendre, c'est aussi la bibliothèque en ligne, laquelle propose d’accéder à d’autres espaces par des terminaux numériques existants comme les ordinateurs, les tablettes, les téléphones mobiles, les consoles de jeux, " on trouve des communautés numériques de plusieurs types : d’apprentissage, de pratique, d’intérêt, de construction de connaissances, de recherche. »
De même, dans un rapport la sénatrice Sylvie Robert précise que la bibliothèque pourrait devenir un « quatrième lieu, celui de la liberté des expressions et des cultures. Conférences, débats, rencontres publiques sur les sujets de société, expositions permettraient de donner une autre dimension à ce lieu de culture et de savoir, une dimension citoyenne que je pourrais qualifier de politique au sens large du terme. (Les bibliothèques) seraient ainsi la démonstration que ce qui nous rassemble, en tant que communauté, est plus important que ce qui nous différencie en tant qu’individu. En un mot, elles ont pleine légitimité à être ce lieu « du commun » qui donne sens et force à notre République. Beaucoup le font déjà mais lui donner cette nouvelle identité (ou ce nouveau label) serait la reconnaissance de ses fondements et de ses évolutions. Elle mettrait enfin l’usager au cœur de son projet et l’extension et l’adaptation de ses horaires d’ouverture deviendrait enfin une évidence et donc une réalité ».
http://blogs.univ-poitiers.fr/glossaire-mco/2017/10/10/bibliotheque-4e-lieu/
https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/56998-la-bibliotheque-quatrieme-lieu-espace-physique-etou-en-ligne-d-apprentissage-social
https//bbf.enssib.fr/tour-d-horizon/table-ronde-les-bibliotheques-en-temps-de-crise-retour-sur-un-an-de-covid 70040
Ecrit par Johann Gibon
Ecrit par Johann Gibon
LES COMMUNS (5)- LE NUMÉRIQUE OU L’EXTENSION DU DOMAINE DES COMMUNS
LE NUMÉRIQUE OU L’EXTENSION DU DOMAINE DES COMMUNS SERA DIVISÉ EN TROIS PARTIES. NOUS VOYONS AUJOURD’HUI LA PREMIÈRE.
D’abord expérimenté pour la gestion des biens matériels, l’avènement du numérique provoque un nouveau “mouvement des communs”.
Né d’initiatives universitaires et d’emblée placé sous un régime collaboratif distinct de la propriété privée, Internet est lui-même un bien commun et un socle fondamental sur lequel des communs numériques peuvent se déployer. (…) Internet permet à tout un chacun de créer et de faire circuler à un coût très faible des biens immatériels : messages, articles, vidéos, photos, musique, code source, etc. Ceux-ci deviennent des biens communs lorsqu’ils sont volontairement placés sous un régime qui permet une régulation ouverte des usages. C’est le rôle des licences que chaque individu ou collectif peut librement utiliser pour déclarer les usages autorisés des ressources immatérielles qu’il crée ou modifie.
Les licences libres
Quand en 1989 Richard Stallman crée la première Licence publique générale GNU, il prend le contrepied du copyright qui interdit par défaut toute réutilisation.
La règle de la licence publique générale GNU implique en effet de partager les améliorations apportées à un logiciel, c’est-à-dire à remettre dans le “pot commun” ce qui y a été puisé. Cette innovation juridique majeure permet le développement de communs qui sont ouverts, même si les compétences des développeurs des logiciels peuvent être commercialisées. L’objet d’une transaction n’est donc plus le bien lui-même, mais les compétences qui en permettent l’amélioration dans un espace intermédiaire entre le marchand et le non-marchand, au service de la ressource “logiciel libre”. Quand en 2001 Lawrence Lessig crée les licences Creative Commons pour les “contenus”, au-delà des logiciels, il propose une clause de partage à l’identique qui s’appuie sur la même idée. Selon cette clause, si un contenu est modifié, celui qui crée un nouveau contenu doit obligatoirement rendre modifiable selon ces mêmes conditions ce qui a été créé. Là encore, les usages commerciaux sont possibles à condition de maintenir la possibilité d’une réappropriation par d’autres de la ressource initiale. On estime aujourd’hui que plus de 400 millions d’oeuvres sont placées sous le régime des Creative Commons.