CONGRÉGATIONALISME
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Edité par Encyclopædia Universalis - 2009
Contestant les décisions des autorités ecclésiastiques (pape et conciles), les réformateurs du XVIe siècle mirent l'accent sur l'existence d'une Église universelle invisible, au secret de Dieu et non au pouvoir des hommes. Les communautés locales ou congrégations, rassemblées pour écouter la Parole de Dieu et recevoir les sacrements, forment la trace visible de cette Église. Une telle ecclésiologie se veut fondée sur la doctrine du « sacerdoce universel » qui considère que chaque chrétien baptisé est par essence un prêtre. Cependant, Luther admettait la nécessité de différences de fonction. Voulant d'abord réformer l'Église avant d'être amené à se séparer du catholicisme, il n'avait pas de plan préconçu et, lors de la scission (1520-1521), ne proposait aucune organisation globale. D'autres réformateurs accomplissant une rupture analogue, le protestantisme fut, dès sa naissance, une réalité plurielle. Dans cette diversité d'organisation, le congrégationalisme va jusqu'au bout de l'idée qui fait de la communauté locale des fidèles rassemblés l'Église visible d'un lieu donné. Il n'admet pas qu'une instance supra-locale puisse exercer une contrainte sur une paroisse même si des unions fédérales sont possibles.